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Social Media Marketing

TikTok vs Donald Trump : les feux de l’amour continuent…

Depuis quelques semaines, un feuilleton viral s’immisce dans le monde du digital. Début de l’intrigue : le 31 juillet, Trump annonçait, à bord de son avion présidentiel Air Force One,« En ce qui concerne TikTok, nous l’interdisons aux Etats-Unis » ! Le chef de la maison blanche accuse la Chine d’utiliser TikTok à des fins d’espionnage. Et depuis, chaque jour, s’ajoute un nouveau rebondissement et l’incompréhension s’installe. Alors si vous êtes perdu, on fait le point pour vous.

PS : nos informations datent d’aujourd’hui jeudi 1 octobre, peut être de nouveaux éléments entreront en scène d’ici là…

Pourquoi Donald Trump veut interdire TikTok ?

Le locataire de la Maison Blanche affirme depuis des semaines que TikTok, dont la maison mère est l’entreprise chinoise ByteDance, espionne pour le compte de Pékin. Il avait ainsi pris début août un décret donnant à ByteDance jusqu’au 27 septembre, pour céder les activités de TikTok sur le sol américain à une entreprise « made in US ». Dans le cas contraire, l’application ne serait plus téléchargeable aux Etats Unis à partir du 27 septembre et complètement bannit le 12 novembre !

Qu’à répondu TikTok ?

TikTok a toujours démenti ces accusations d’espionnage. Le réseau social a d’ailleurs déposé plainte lundi 24 août contre le gouvernement américain. TikTok précise dans sa plainte ne pas avoir bénéficié d’une « procédure équitable », comme garanti par le cinquième amendement de la Constitution américaine, car la société n’a pas eu l’occasion de présenter ses arguments avant la signature du décret.

De plus, le réseau social accuse le gouvernement américain d’avoir « totalement ignoré » les efforts faits par TikTok en termes de communication et de transparence. Il déplore les décisions de l’administration américaine « fortement politisée » qui interviennent sur fond de tensions diplomatiques et commerciales croissantes entre Washington et Pékin.

Est-ce la première fois qu’une application subit ce type de pression ?

Non !

En mars, une société chinoise avait été contrainte de vendre sa participation à une société américaine de logiciels hôteliers.

L’année dernière, l’administration Trump avait imposé aux propriétaires chinois de l’application de rencontres homosexuelles Grindr d’abandonner le contrôle de l’entreprise.

D’autres pays ont-ils interdit TikTok ?

Oui !

L’Inde : le 29 juin, le pays a interdit 59 applications chinoises, dont TikTok. Car elles « se livrent à des activités […] portant préjudice à la souveraineté et à l’intégrité de l’Inde, à la défense de l’Inde, à la sécurité de l’Etat et à l’ordre public », selon le ministère des technologies de l’information.

Le Pakistan : le pays a récemment lancé à l’application « un ultime avertissement » afin qu’elle supprime des contenus jugés « immoraux, obscènes et vulgaires ».

Hong kong : les dirigeants de l’application ont décidé de la suspendre en raison de la récente loi sur la sécurité nationale imposée par la Chine.

En France, c’est l’inverse ! Plusieurs responsables politiques, dont Emmanuel Macron, viennent d’investir le réseau social. Le 7 juillet, le chef de l’Etat a profité des résultats du bac pour « débarquer » sur TikTok et adresser ses félicitations aux lauréats.

Et finalement qui va racheter TikTok ?

C’est là que l’affaire se corse ! Après l’échec de Microsoft, l’application avait confirmé un projet selon lequel elle créerait une nouvelle société impliquant Oracle en tant que partenaire technologique aux Etats-Unis et Walmart en tant que partenaire commercial. Mais le projet doit encore être finalisé par les sociétés et surtout, approuvé par le comité de sécurité nationale qui examine les investissements étrangers (Cfius) et dépend du Trésor américain.

Donald Trump, quant à lui, a évoqué samedi dernier un possible accord « fantastique » avec Oracle et Walmart. « J’ai donné mon approbation à l’accord. S’ils le concrétisent tant mieux. Si ce n’est pas le cas, ça ira aussi », a déclaré le président républicain, avant de s’envoler pour un meeting de campagne en Caroline du Nord.

Pourquoi Donald Trump approuve un accord incluant Oracle et Walmart ?

Tout d’abord, il faut comprendre que l’application compte près 100 millions d’utilisateurs aux États-Unis et cet accord pourrait amener de belles retombées économiques. Sans donner de détails sur la façon dont serait conclu cet accord, Donald Trump a indiqué que « la sécurité sera à 100% » et que les entreprises utiliseront « des serveurs séparés ». L’accord permettrait selon le président, l’embauche « d’au moins 25 000 personnes » aux États-Unis et la création d’un siège au Texas pour une entreprise « qui n’aura rien à voir avec la Chine » mais continuera de s’appeler TikTok.

Oracle et Walmart, pourraient ainsi acheter respectivement 12,5% et 7,5% des parts de TikTok. L’objectif serait d’introduire le nouveau groupe en Bourse d’ici un an afin de diluer in fine les actionnaires chinois. Si ce projet aboutit, il amènerait avec lui des avantages non-négligeables au fisc américain, selon Oracle et Walmart. En effet, TikTok Global devrait verser « plus de 5 milliards de dollars d’impôts nouveaux au Trésor américain », ont-ils assuré.

Vous comprenez mieux maintenant ? 😉

Alors accord ou pas accord ?

Digne des meilleurs scénarios de films Netflix, le suspense reste haletant ou plutôt on n’y comprend rien. Car Donald Trump a semé le doute, lundi dernier, martelant qu’il ne validerait pas une transaction qui laisserait la maison mère chinoise ByteDance majoritaire de la nouvelle entité. Si Oracle et Walmart « ne prennent pas le contrôle total alors nous n’approuverons pas l’accord », a déclaré le président américain sur Fox News.

Le Global Times, quotidien chinois d’État, a lui immédiatement réagi dans un éditorial intitulé « Dites non au vol de TikTok ». « Pour nous, il est difficile de croire que Pékin va approuver un tel accord », soulignant que « la Chine n’acceptera pas ce genre d’accord brutal de la part des Etats-Unis ».   « Washington est bien trop confiant et sous-estime la détermination de la Chine à défendre ses droits élémentaires et sa dignité », poursuit l’éditorial.

Et de son côté, ByteDance a déclaré dans un communiqué sur les réseaux sociaux que TikTok Global prévoit de lancer un « petit cycle de financement pré-introduction en Bourse », après quoi TikTok Global deviendrait une filiale détenue à 80% par ByteDance.

Une information qui a été démentie par la suite par un porte-parole d’Oracle.

Résultat des courses : Pékin refuse d’approuver le rachat forcé de TikTok et Donald Trump n’acceptera qu’un accord impliquant le contrôle total de TikTok par Oracle et Walmart.

Dernier rebondissement en date, l’application qui aurait dû être coupée des téléchargements sur le sol américain dimanche 27 septembre 2020, a été finalement sauvée in extremis par un juge américain. Un nouveau répit mais qui ne sauve pas pour autant la situation pour TikTok.

En attendant une issue à cette affaire, l’application sera totalement bannie des Etats-Unis à partir du 12 novembre ! Les feux de l’amour du digital sont donc encore loin d’être terminés !

>> Et vous vous en pensez quoi ? Dites-le nous en commentaire !

Sources : Stratégies, Siècle Digital, Frenchweb, CBnews.

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