CES 2016 : ce qu’il faut retenir
- Dounia Issaa
- 21 janvier 2016
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Le Consumer Electronic Show (CES) de Las Vegas est LE salon international à ne pas manquer en termes de nouvelles technologies. Lancé depuis près de 50 ans, le CES a su lui aussi opérer sa transformation digitale pour s’adapter aux nouveaux marchés et aux nouvelles pratiques de consommation.
Lors de la conférence HubDay, à laquelle nous avons assisté, le think tank du Hub Institute a démarré la session par un bilan du CES. Une chance de découvrir les grandes tendances en matière d’innovations technologiques, mais aussi de prendre le pouls de ce salon en pleine mutation.
La France surreprésentée
Avec environ 190 entreprises présentes sur 375, la France était le deuxième pays le plus représenté au CES 2016, derrière les Etats-Unis. Et sur les quelques 160 startups présentes, la France en comptabilisait 30 %. Arkamys, D-Vine, Lima, Netatmo, Oliba, Parrot… autant d’entreprises labellisées FrenchTech et positionnées sur le marché des objets connectés. Les grands groupes étaient également présents cette année, avec notamment La Poste, Valéo ou encore Dassault Systèmes. Une présence qui valorise donc l’image de la France à l’international en matière d’innovation.
L’IOT, un marché à potentiel
Après le web et le mobile, c’était au tour des objets connectés (IOT) d’être sur le devant de la scène ! Un marché à fort potentiel puisque la dernière étude IC Market Drivers de IC Insights annonce que les revenus mondiaux liés aux IOT devrait doubler entre 2015 et 2019 pour atteindre près de 124,5 milliards ! Ces prédictions enthousiastes laissent tout de même entrevoir certains enjeux comme la connexion ou l’interopérabilité des systèmes d’IOT entre eux ; l’exploitation des données collectées sur ces systèmes ou encore les impacts juridiques… De nouveaux défis restent donc à relever et des business models à inventer !
Le CES poursuit sa mutation
Avec le développement rapide des nouvelles technologies et l’évolution des pratiques, le CES est passé d’un salon très technologique à un salon de la transformation digitale, où l’on découvre et teste de nouveaux usages et de nouvelles expériences… En bref un lieu propice à l’échange et la co-création d’idées, avec une approche orientée user-experience. « Auparavant, il s’agissait surtout de savoir ce qu’il était possible de faire technologiquement. Désormais, on se demande ce qui a du sens » précisait récemment le Chief Economist de la structure organisatrice, la CEA.
Autre signe d’évolution, le CES 2016 n’est plus le seul fief des startups mais regroupe aussi des entreprises, des organisations étatiques, des associations… Une véritable dynamique de groupe s’opère, laissant place à une innovation en écosystème, une sorte d’open lab favorisant l’intelligence collective. C’est le cas par exemple du partenariat entre Ford et Amazon visant à faire communiquer voitures et maisons connectées, ou encore des plateformes numériques collaboratives lancées par La Poste ou Michelin… Autant d’initiatives qui affichent un salon davantage tourné sur l’évolution des modèles que sur de véritables avancées techniques.
Entre tendances et innovations durables
Emmanuel Vivier, Co-fondateur du Hub Institute, a également dressé la liste des 8 principales tendances observées lors du CES : maison et voiture connectées, interopérabilité, santé connectée, réalité virtuelle et augmentée, drones et robots, 3D printing et ville intelligente. Si la liste des innovations est longue, cette édition a su tirer un enseignement capital : la création de nouvelles expériences ne signifie pas systématiquement leur adhésion. Prenons l’exemple des équipements domotiques : aussi plébiscités soient-ils par les français, ces derniers sont encore très peu équipés non seulement pour des raisons financières mais aussi et surtout parce qu’ils jugent l’expérience trop complexe ou ne répondant pas à leurs usages. Selon Erik Grab, Vice President Strategic Anticipation, Innovation & Sustainable Development chez Michelin, « 80% des innovations vont se planter car elles n’ont pas compris la demande ». L’enjeu est clairement annoncé : il faut donner du sens à l’innovation, créer de la valeur, répondre aux attentes, simplifier l’expérience et trouver l’équilibre entre la nouveauté et les attentes de la société… En bref, innover de façon responsable et durable.
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